« C’est de la daube! » mais pas celle que l’on mange…


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

Daubé or not daubé?

D’où vient la mauvaise réputation de ce plat de viande cuit à l’étouffée? Ce fleuron de la cuisine niçoise porte pourtant bien en Provence ; on en farcit même les raviolis ! À n’en pas douter, la daube vient du Sud : peut-être d’adobbo,  » l’assaisonnement » en italien ? Dans les livres de la fin du XVI ème siècle, le gigot en marinade est appelé « gigotz à la dobe » ou « en adobbe ».

Adoubé alors?

Une autre hypothèse : le mot serait proche d’adobar, « adouber », mais aussi « préparer au pays » en catalan. Au XI ème siècle, la daube est le nom générique d’un ragoût de viande cuit en sauce, et il donne un verbe, dauber, soit « accommoder une daube ». Aujourd’hui, le sens de dauber n’est pas très reluisant : comme fouetter, il dénonce une odeur méphitique, ou signifie « médire ». Quant à la daube, elle sert à se venger d’une camelote ou d’un nanar gratiné. Mais pourquoi tant de haine ? Il faut chercher du côté de Lyon : la souillon y était autrefois appelée « daube », et aurait fini par désigner aussi des viandes ou des fruits pourris.

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

. . . . . . . .

Editions
317 pages, 12,90€

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