« Vouloir sa part du gâteau » et en redemander…


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

contes là-dessus

« Prenez de la / Prenez de la farine… », chante Peau d’Âne dans la comédie musicale de Jacques Demy. Pour montrer au prince qu’elle l’aime, la prin- cesse a remonté les manches de sa robe couleur de soleil afin de préparer un cake d’amour. Dans la version de Perrault, c’est malgré elle que sa bague tombe dans la pâte à gâteau… Le gâteau a quelque chose de féerique : il apparaît au détour des contes, mystérieux, appétissant et magique. Telle la galette et son petit pot de beurre du Petit Chaperon rouge, il est au cœur des intrigues. Dans la forêt, Hansel et Gretel émerveillés s’approchent de la maison enchantée et reconnurent que cette maisonnette était « faite de pain et recouverte de gâteaux. »Quand il sort des contes, le gâteau est des plus terre à terre.

parents gâteau

Au départ, il s’agit d’un aliment fait de pâte : au XII ème siècle, on l’écrit gastels ou wastel, hérité probablement du francique wastil, « nourriture », ou de wahs, « cire ». Ferme et compact, le gâteau est une bonne image pour désigner un profit ou un bien, un magot en général assez gros pour être partagé. On retrouve d’ailleurs une trace de l’expression avoir part au gâteau dès le XII ème siècle. Depuis le XIX ème siècle, on parle de  » papa » ou de « maman gâteau » pour évoquer une indulgence un poil gâteuse envers les enfants!

bon gâteau

À la broche ou de voyage, de mariage ou de ménage, éclair ou baba, paris-brest ou opéra, le gâteau est un petit chef-d’œuvre qu’on se procure facilement. Et ce titre, on le retrouve en argot dans des formules crémeuses qui disent la vie agréable, douce et facile telles que  » c’est du gâteau », « de la tarte », « du mille-feuille » ou « du nanan ». À l’inverse, toutes ces formules au négatif sont bien connues pour décrire une vraie difficulté : « La vie, c’est pas du gâteau », chantait Mano Solo.

Le gâteau, c’est aussi l’argent. Surtout quand on parle de galette, qui partage avec la pièce de monnaie plus d’une similitude ; dans sa nostalgique chanson Où est-il donc ?, Fréhel se souvient : « Où sont-ils tous mes r’pas sans galette ? Avec un cornet d’frites à dix ronds… »

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 Pages, 12,90€

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