« Rouler dans la farine » sans montrer patte blanche…


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

merci coiffeur!

Celui que l’on roule dans la farine, c’est le merlan! Il donne d’ailleurs son nom aux coiffeurs : à l’époque où la perruque était tendance, les figaros bossaient dans un nuage de poudre qui leur donnait l’air enfariné. Lorsque l’on farine une viande avant de la braiser, on la « singe » : or singer, c’est « se moquer ».

cache-cache

La farine employée au sens figuré est associée à la tromperie et la dissimulation. Cela témoigne peut-être de la mauvaise réputation des acteurs qui se poudrent pour changer d’identité. Au XVIII ème siècle, enfariner, c’est « endoctriner » ou « tromper », et cela n’a rien de boulanger ! Cet aspect péjoratif transparaît dans la formule être de la même farine : dans la langue classique, on employait cette expression dès le XVI ème siècle pourparler de deux individus « du même groupe nuisible », comme pour dire « les deux font la paire ».

Formé sur far, le « blé » en latin, la farine est politique! En 1775, les paysans manifestent à Versailles : les gens en ont ras la tartine de se nourrir du mauvais pain d’orge qui est devenu leur ordinaire, le pain est trop cher! C’est le début de la guerre des farines, une révolte de la faim dont on connaît la fin : la Révolution.

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 pages, 12,90€

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