La vendange précoce du millésime 2020 aura eue un (bon) côté inattendu.
La Bourgogne ayant rentré sa récolte avant la fin septembre, on peut déjà donner la tendance du millésime. La récolte 2020 est estimée à 1,55 million d’hectolitres, soit une récolte supérieure à la moyenne, marquée toutefois par une baisse de volumes en vins rouges.
Les statistiques du BIVB* font apparaître que la Bourgogne connait des cycles de trois ans de production répartis ainsi : deux récoltes au-dessus de la moyenne 6 ans et une petite récolte. Ce que le millésime 2019 a confirmé pour la seconde fois en six ans!
Partant de ce constat, le BIVB a établi une projection de la tendance à 20 ans (de 2001 à 2020), qui sera à confirmer avec la récolte 2021. Il semble donc que, sur le long terme, les volumes de production soient en légère hausse, contrairement à ce que l’on imaginait depuis le début des années 2000.
Ça boit pas mal hors de chez nous… les exportations des vins de Bourgogne qui représentent près de 50 % des ventes connaissent ainsi des baisses et des hausses de volumes de vente, en France et à l’export, selon les décisions de confinement et autres mesures restrictives propres à chaque pays.
Alors que sur les neufs premiers mois de l’année l’exportation des vins français est très impactée par le confinement et les mesures restrictives sur certains marchés traditionnels comme les Etats-Unis (taxes Trump), la baisse de 3,9% en volume annoncée par le BIVB reste modérée.
De plus, les mois de janvier et février et ceux de juin à juillet affichent des résultats positifs en volume. Soit quatre mois sur neufs.
Sur les deux premiers mois de la campagne 2020-2021, les sorties de propriété sont en croissance de 5 % / à la moyenne des 5 dernières campagnes tout en restant inférieures de 8 % aux sorties de la campagne précédente. Entre mars et mai, les exportations de vins de Bourgogne chutent à – 11,8 % en volume et – 21 % en chiffre d’affaires par rapport à la même période en 2019. Puis en juin-juillet, les chiffres de la Bourgogne redeviennent positifs : + 7,5 % en volume et + 6,8 % en chiffre d’affaires aura rapport à juin/juillet 2019.
Cette relance des exportations n’a eu qu’un temps : les chiffres d’août affichent une nouvelle baisse en volume (- 12,8 %) et en chiffre d’affaires (- 13,1 % par rapport à août 2019). La tendance à la baisse s’amplifie sur septembre, mais pas sur tous les marchés.
Dans le TOP 10 des plus gros acheteurs, un quatuor insolite composé du Royaume Uni, du Canada, de la Suisse et de la Suède continue de progresser, compensant une partie des pertes des Etats Unis.
Guillaume Baroin
Sur le marché hexagonal les vins de Bourgogne font fort! Malgré un contexte économique incertain ils font plus que de maintenir leur position sur les circuits modernes (+ 4,8 % en volume par rapport au huit premiers mois de 2019), grâce en particulier à leur implantation dans les magasins de proximité (cavistes et supérettes) et le drive.
Quasi inexistante il y a vingt ans, la vente en ligne de vins bat tous les records de croissance dans le monde et remet en question les schémas d’importation comme de distribution dans les pays.
Jusqu’à présent la bourgogne à pu limiter en partie les effets d’une croissance vraisemblablement ralentie pour de nombreux mois.
Le bilan des sorties de propriété de la campagne 2019-2020, à fin juillet, est à la baisse de 11 % par rapport à la campagne 2018-2019. La baisse se voit compensée par la poursuite des ventes du millésime 2018, plus généreux en volume. Mais cette situation reste très fragile. Les effets d’un ou plusieurs nouveaux confinements, liés à la propagation de la Covid- 19, pourraient impacter encore plus les ventes malgré les efforts des acteurs de la filière.
Les mois durant lesquels des confinements ont été appliqués, ont conduit à une rupture de croissance. Sur la campagne 2019-2020, la période allant de février à juillet 2020 en porte les séquelles : les sorties de propriété en mars ont baissé de – 36 % par rapport à mars 2019, – 37 % par rapport à avril 2019 et – 22 % par rapport à mai 2019. Par contre en juin 2020, le mois d’un déconfinement quasi généralisé, a bénéficié d’un fort besoin de convivialité, affichant une hausse par rapport à la campagne 2018-2019 : + 26 %. Ce que le mois de juillet 2020 confirme en revenant exactement au niveau de ventes de juillet 2019 et même au-dessus de la moyenne des cinq dernières campagnes.
* Bureau Interprofessionnel des vins de Bourgogne
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