« Avoir du jus de navet dans les veines » oui la peur au ventre


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

Le navet, plus détox que vitaminé, n’a pas toujours eu bonne presse ! Pourtant, le nom de ce légume pas très exotique évoque l’aventure, car navire et navet sont cousins : ils descendent tous deux de l’ancien français nef, le « bateau ». Habitué des soupes et potées, ce légume-racine ne passe pas pour donner des forces. Pour tenir le coup, les Français lui préfèrent le boudin noir, ce sang cuit ferrugineux à souhait.
Dès le début du XIX ème siècle, anémiés, tuberculeux et autres abonnés aux coups de pompe avaient une solution pour reprendre du poil de la bête.

Aux abattoirs de la Villette, des clients mous du genou venaient boire une chope de sang frais, destinée à faire remonter leur taux de fer. Leur pâleur et leur étrange remède leur valurent le surnom, pas volé, de « vampires »! Adieu, le jus de navet dans les veines.
Si cette expression date des années 1920, ne pas valoir un pet de navet est plus ancienne. Datée, elle survit cependant au cinéma : un film médiocre est très souvent qualifié de navet.

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

Editions
312 pages, 12,90€

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