Qui dort dîne : ou quand le sommeil coupe la faim


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

passe ton tour

Ne pas consommer dans un débit de boissons, c’est « faire flanelle » en argot : une pratique honnie des patrons de bistrots ! Les aubergistes, eux, redoutaient pendant longtemps le client radin qui comptait passer la nuit en « la sautant », c’est-à-dire sans prendre de repas. Aussi imposent-ils la demi-pension : qui dort dîne.
D’après Alain Rey, ce sage adage traduirait plutôt l’ascétique pensée du grec Ménandre : « Le sommeil nourrit celui qui n’a pas de quoi manger », l’auteur un brin sentencieux du fameux « la nuit porte conseil » et du moins connu « la femme est la grande bête féroce entre toutes ».

« midi net »

Si le dîner désigne aujourd’hui le repas du soir en France, il garde le sens de déjeuner dans de nombreux pays francophones. Et pour cause : ce terme vient du latin chrétien disjejunare « rompre le jeûne », dont sont issus à la fois déjeuner et dîner. Dans la même famille, on trouve la midinette. Cette charmante créature au nom paternaliste, ouvrière ou petite main de la révolution industrielle, était caractérisée par son déjeuner sur le pouce en guise de « dînette ». On commença à la prendre plus au sérieux après la grève des midinettes en mai 1917 !

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 pages, 12,90€

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