« Être dans la panade » : et en sortant de l’auberge!


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

On dit souvent que la misère colle à la peau.
Que dire de la panade, cette bouillie à la texture visqueuse dans laquelle il est si facile de s’empêtrer? Potage pas très sexy à base de pain parfois enrichi de lait ou d’œufs, la panade du pauvre est épaisse : on en sert aux malades et aux mourants.
Dérivé de la panada provençale et de pain, ce mot du XVI ème siècle se trouve un acolyte au XIXème : la mouise, issue de mues, « bouillie » en allemand dialectal. Par analogie et manque de saveur, ces poisseuses mixtures finissent par symboliser dans la langue populaire deux plats dont on se passerait volontiers : la misère et la déchéance.

Dans les années 1790, Lord Rumford, officier anglais, est embauché comme aide de camp du prince Charles-Théodore de Bavière pour mener des réformes sociales. Il met en place des distributions gratuites de soupes aux pauvres et aux prisonniers. À base de déchets de pain, de légumes et d’os, la soupe Rumford reçoit en Angleterre le surnom de Dirt and bones soup, « soupe de saletés et d’os ». Apparue pendant la Grande Dépression, la soupe populaire et ses files d’attente interminables illustrent bien l’idée de tomber dans la panade.

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 pages, 12,90€

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