Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…
aujourd’hui au menu
Le menu est mince par essence : il est issu du latin minu- tus, « diminuer ». Le menu que l’on connaît prend son sens actuel en 1718, mais apparaît vraiment au xixe siècle. Avant, régnait le service à la française. Par exemple, à la table de Louis XIV, sont apportés hors-d’œuvre et quatre soupes ; puis les rôts, avant les entremets, la salade et les fromages.
du, dur..
Enfin, un œuf dur et des sucreries, les plats s’accumulant pour le plaisir des yeux. En 1810, le prince Kourakine, ambassadeur du tsar, organise un dîner. Les invités sont placés à une table… sans aucun mets visible ! Les plats arrivent un par un : il s’agit d’un service à la russe, toujours en usage aujourd’hui. L’apparition du menu devient alors inévitable, si possible « exempt de toute dénomination prétentieuse, aussi bien que de ces fautes d’orthographe qui accusent […] une négligence impardonnable », nous dit-on en 1862.
Ce bout de papier devient vite indispensable : contrairement au maigrichon menu d’aujourd’hui qui chipote sur le fromage, il annonce alors une foule de mets. Raconter par le menu n’a pourtant rien de cuisinier : on raconte en fait le menu détail, avec un luxe de précision propre à barber son public.
Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA
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