« Faire l’andouille » : voir Vire et mourir…


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

Nourriture moyenne-âgeuse

Dès le Moyen Âge, on trouve trace de l’andouille dans le livre de cuisine phare de l’époque : le Menasgier de Paris. Aujourd’hui, c’est la ’nduja calabraise qui se fait l’écho pimenté de cette spécialité présente aux quatre coins de France, de Jargeau à Vire et de Charlieu au Béarn.

Si l’andouille donne une rime riche, sa terminaison n’est pas très classe. Son origine est pourtant fort propre : datant du XIIème siècle, l’andouille vient du latin populaire inductile, « introduire des morceaux ». C’est à la fin du xixe siècle que naît une réjouissante formule : le « dépendeur d’andouille », ce dadais assez grand pour les décrocher mais pas forcément fute-fute. Par extension, on traite un imbécile d’ « andouille pelée », puis d’ « andouille » tout court. En argot, le quidam mal fagoté écopera du petit nom d’ »andouille mal ficelée ». Au XXème siècle, rien ne va plus : l’andouille décrira aussi un membre viril mal assuré.

Boyaux de luxe

Obtenir la Rolls du genre, l’andouille de Guéméné, demande pourtant des trésors d’ingéniosité. Enfiler des chaudins (intestins de porc) façon poupées russes, de manière à obtenir les fameux anneaux concentriques, est tout sauf un travail d’andouille !

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Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

Editions
317 pages, 12,90€
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