MORGON, PORTRAITS DE LA COLLINE : DOMAINE DES MARRANS


Mathieu pose devant un de ses foudres chéris (Photo T. Lambelin ©)

Ici, pas de sonnette. Comme pour tester nos sens, une porte entrouverte laisse échapper une musique de bouteilles et d’étiqueteuse. Les machines s’arrêtent, laissant place à la convivialité beaujolaise. Bienvenue aux Marrans.

Des parcours différents…

Avec Camille et Mathieu, ce n’est que la seconde génération qui conduit cette exploitation familiale créée en 1969. Les deux font la paire avec cette fratrie ô combien fusionnelle composée de deux parcours singuliers. Camille du millésime 1994 est le cadet, celui qui a l’expression la plus libre. Mathieu, son aîné de 9 ans, est dans la mesure. Mais, méfions-nous des apparences qui sont, comme le veut l’expression, souvent trompeuses.

mais une passion commune

Mathieu est logiquement arrivé au domaine en 2009 après un BTS Viti-Oeno à Davayé et plusieurs stages en Australie et en Nlle Zélande.  « Je n’ai pas vinifié de Gamay ailleurs » avoue-t’il, par modestie. Cela se complique avec Camille.  Enfin pour nous cela reste clair ; des études dans l’univers du transport et de la logistique. Une vie professionnelle derrière un bureau  qui a vite exacerbée son besoin de respirer. Bref, le retour au pays annoncé, et finalement, il passe un BTS Viti-Oeno en un an à Beaune. Au final, ce sont bien deux licences et deux BTS qui lui confèrent des compétences variées. Cerise sur le Gâteau, entre 2017 et 2018, il sera salarié  chez un vigneron des Côtes Roannaises, chez un certain Stéphane Sérol. Autant dire, que lui a travaillé le gamay ailleurs !!!!

Les deux frères se retrouvent officiellement ensemble en 2020. C’est tout frais mais à les écouter ils donnent  l’impression d’avoir toujours travaillé ensemble. Presque un vieux couple.
Cela se complique à nouveau sur la répartition des tâches au domaine. Alors que l’on pensait Camille plus à l’aise dans l’administratif, il se retrouve naturellement attiré par la vigne. Mathieu ne lui cède pas pour autant sa place, même s’il a tendance à descendre d’un étage vers la cave ou vers la commercialisation. Reste que leurs regards s’illuminent chaque fois que nous abordons les sujets de la vigne et de ses terroirs.

un passage à la bio… logique !

Le domaine compte  aujourd’hui 19 hectares et produit 100 000 cols. L’idée germait depuis quelque temps, mais l’arrivée de Camille a accéléré la conversion biologique. Elle impliquait plus de travail, plus de mains d’oeuvre. Heureusement, les deux frères sont épaulés par une salariée et une apprentie.

Avec 11 hectares le coeur des Mélinand penche fortement pour le Fleurie.  Leur parcelle historique, le « Clos du Pavillon »  est a jamais dans leur ADN. Mais enfin, que se passe-t’il à Fleurie?
Non, le lieu-dit « Champagne » qu’ils exploitent n’est pas rayé de la carte. Les champenois lui en ont juste privé l’usage. Qu’à cela ne tienne, les deux frères créeront la cuvée « Noir de blanc » !!! 

Des gamay noirs pour profanes

Morgon et Chiroubles ne sont pas en reste…
A en juger par notre coup de coeur pour le Corcelette (lire MORGON, LA COLLINE AUX MERVEILLES). Camille lance « On veut juste faire BON », Mathieu réplique aussitôt : « Non, on veut juste faire BIEN »
Les esprits s’échauffent mais au final les deux frères cherchent à faire un vin qui leur ressemble, un vin qu’ils aiment. Le style de vinification a évolué, plus sur le fruit, plus sur l’infusion que la macération. Et pour le coup, aucun compromis entre Camille et Mathieu, les deux parlent à l’unisson.
Si leurs 2020 sont disponibles il reste encore quelques 2019. Le caveau reçoit sur rendez-vous. Le domaine dispose d’une aire pour camping car et de deux gîtes pour ceux qui hésitent entre boire et conduire.
Comme quoi, vous n’êtes pas toujours obligés de choisir !

Texte et reportage : Stéphane Debarbouillé

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