« Se refiler la patate chaude » : tout en gardant la frite!


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

Remorquée au XVI ème siècle par les conquistadors, la patata andine sert de fourrage pour les bêtes pendant deux longs siècles. En Europe, on se la refile comme une patate chaude : jugée impropre à la consommation, les Italiens l’appellent taratuffi, la « truffe de terre ». Dans le Limousin, c’est une truffe, et en langue d’oc, une tartifle. Le mépris qu’elle inspire transparaît chez Boissier, académicien des Lumières : « C’est fait de tartifle, […] qui revient à ces mots : de la merde. »

Sous le règne de Louis XVI, un pharmacien militaire est emprisonné en Allemagne. Pendant cinq ans, il est nourri comme les cochons : de cartoufle, un tubercule qu’il goûte fort ; pour lui, c’est LE remède miracle anti-disette. De retour en France, le docteur Parmentier a une mission : faire la promo du tubercule, qu’il imposera… à coups de hachis !
Héritée de l’arawak haïtien batata, la bonhomme « patate » remplace cartoufle, qui subsiste chez les Germains, grands amoureux de la kartoffeln. Le XIX ème siècle verra l’apparition de la « truffade », fierté auvergnate.

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 pages, 12,90€

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