« Avoir des oursins dans les poches » : percées les poches?


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

Au XVIème siècle, les Occitans baptisent « ursin de mar » le petit mollusque marin semblable à un ours dont ils dégustent les langues. L’oursin est apprécié en brouillade mais surtout cru. Et pour en mettre sur sa table, il vaut mieux ne pas en avoir dans les poches. Au Japon, l’oursin est recherché pour son chinmi, ce « goût rare » qu’on peut aussi traduire par « friandise », et il coûte la peau des fesses. Au diable l’avarice!

Dans Le Comte de Monte-Cristo, le Marseillais Edmond Dantès orne d’oursins son banquet de noces. Dans cette description du plateau de fruits de mer, on sent la patte du Dumas gastronome!
« Déjà couraient autour de la table […] les langoustes à la cuirasse éblouissante, les praires à la coquille rosée, les oursins, qui semblent des châtaignes entourées de leur enveloppe piquante. »
Autour du monde, l’avarice donne lieu à des expressions imagées, convoquant un bestiaire plus ou moins comestible : le Gallois grippe-sou « garde un hérisson dans sa poche », tandis qu’en Pologne, c’est un serpent qui occupe la poche du radin. Ouille!

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 pages, 12,90€

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