Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…
champagne!
Vaste plaine, la Champagne avait pour elle la tenue des sacres des rois de France à Reims, de bonnes occasions de faire couler le vin à flots. Cependant, son vin, il faisait des bulles ! La faute au climat champenois qui pouvait causer une fermentation prématurée. On veillait donc à tra- vailler le vin en tonneau pour que le champagne perde ces vilaines bulles… Au début du xvie siècle, des marchands de vin commencèrent à conserver cette boisson en bouteille plutôt qu’en fût. Problème pour le champagne : le vin embou- teillé avant la seconde fermentation pouvait faire exploser les bouteilles. On l’appela le « vin du diable » ; seul un esprit malin pouvant causer ces détonations!
le Père Ignon
C’est sous le règne de Louis XIV qu’intervient Dom Pierre Pérignon, moine bénédictin et père bien-aimé de la « méthode champenoise », qui serait aussi l’inventeur du bouchon en liège. C’est en réalité sûrement à un scientifique anglais, Christopher Merret, que l’on doit des travaux pionniers sur le vin pétillant en 1662. Le « nouveau » champagne cartonna à la Cour! Ses bulles firent mousser les parties fines du Régent au son des bouchons qui sautaient dans tous les coins.
poil au bouchon
Le mot bouchon viendrait de bousche, qui désigne en ancien français une touffe de feuillage servant à boucher un orifice – le bush anglais. Polysémique, il pouvait désigner pendant l’Ancien Régime le bouquet de lierre suspendu à la porte des cabarets pour les différencier des auberges, mais aussi la paille fournie par les auberges aux voyageurs désireux de » bouchonner » leur monture.
Lyon est connu pour ses « bouchons », ces restaurants associés à la tradition des mâchons. Dans le quartier de la Croix-Rousse, les canuts, ouvriers de la soie, s’offraient vers neuf heures du matin un casse-croûte de cochonnailles arrosé de beaujolais chez un marchand de vin : le mâchon. Sorti de Lyon, certains restaurants proposent de payer un droit de bouchon, un supplément pour pouvoir amener ses bouteilles.
Il est difficile d’identifier le bouchon que l’on pousse dans l’expression : serait-ce un genre de cochonnet ou une allusion au « jeu du bouchon » des années 1950? Depuis une certaine publicité alliant poisson rouge et mousse au chocolat, la question se pose. N’est-ce pas Maurice ?
Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA
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