« avoir les dents du fond qui baignent »… en toute élégance


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

gargantuesque

Après un festin, celui qui s’est rendu coupable de gloutonnerie peut se plaindre d’avoir « les dents du fond qui baignent ». Cette formule pas très chic mais ô combien expressive aurait pu être de Gargantua : le géant philosophe de Rabelais n’était pas connu pour sa tempérance ! En plein banquet, Pantagruel, son paternel, aimerait que retentisse plus fort le barouf produit par ses mâchoires : « Plut à Dieu que chacun de nous eut deux paires de sonnettes de faucon au menton […] pour voir l’aubade que nous donnerions en remuant nos badingoinces. »

maladif

En argot de la Belle Époque, avoir grand faim et grand soif se traduit par « avoir la dent et la pépie », du nom d’une maladie qui couvre la langue de certains oiseaux d’une sécrétion qui peut les gêner pour béqueter. En latin, dens, désigne la dent mais aussi « ce qui sert à entamer » : les mammifères et les fourchettes en sont dotés pour découper ce qui leur tombe dans la gorge… Si avoir la dent dure ne fait pas de vous quelqu’un de pusillanime, avoir la dent, c’est comme avoir les crocs : être affamé! Malheur en effet à l’infortuné édenté qui n’a plus de quoi mâcher.

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

. . . . . . . .

Editions
317 pages, 12,90€

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