« Se mettre la rate au court-bouillon » et encore moins au beurre blanc !


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

« J’ai la rate qui s’dilate », nous confiait Gaston Ouvrard, comique troupier, dans son tube de 1934 Je ne suis pas bien portant. Au Moyen Âge, la rate est ainsi nommée pour sa ressemblance avec le rayon de miel, râtes en néerlandais du xiie siècle. On l’associe pourtant à la production d’une « humeur » lugubre : la bile noire. La rate étant accusée de provoquer mélancolie et déprime, il convient de la désopiler, de se dilater la rate, c’est-à-dire de rigoler! Gare au tire-au-flanc, à qui l’on reproche de ne pas se fouler la rate.

À la période classique, les pauvres raffolent des bas morceaux de viande, pas chers et nourrissants. La rate et ses copains tripes et abats sont mis à mijoter dans des plats canailles, appelés ainsi pour mieux les opposer à la cuisine bourgeoise. Dans la lignée de l’expression se faire de la bile, du mouron ou du mauvais sangse mettre la rate au court-bouillon est inventée en 1965 par Frédéric Dard qui fit de cette truculente formule le titre du cinquante-huitième volume de San-Antonio.

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 pages, 12,90€

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