« Se taper la cloche » : l’entendez-vous?


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

haut de gam-elle

Qu’est ce qui est symbole de la haute cuisine et de la domesticité de grande maison? La cloche! En effet, dès son invention en 1744, la sonnette intérieure est tendance. Les privilégiés en ont ras-la-perruque que les ser- viteurs attendent les ordres derrière la porte ; ils font installer des cloches à l’office. Désormais, les familles sonnent les cloches des domestiques, afin qu’ils se magnent de monter le petit-déj’.

cloche-art

À la même époque, sur les tables raffinées apparaissent les plats clochés, tellement chics! La cloche est pourtant plus religieuse que gastronome : importée par des moines irlandais au Xème siècle, cloche est issue du bas latin clocca, mais est aussi formé sur le celte onomatopéique klak, qui a donné clock en anglais.

pas bête la cloche

En argot, la cloche désigne la tête qui parfois sonne creux, comme dans « pauvre cloche! » Vers 1900, se taper la tête voulait dire « manger ». Peu à peu la cloche descend vers l’estomac : celui qui se tape la cloche s’en met « plein la lampe », tel Jean Gabin qui, paraît-il, n’aimait rien tant que de s’en payer une bonne tranche.

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Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

Editions
317 pages, 12,90€

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