« Entre la poire et le fromage » mon coeur balance…


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

Fruit fragile au fessier dodu, la poire ressemble parfois à une trogne. C’est d’ailleurs sous cette forme que le caricaturiste Daumier croqua Louis-Philippe, dernier roi de France. Le monarque reçut l’affront en pleine poire, tandis que les républicains se fendaient la poire.
Au Moyen Âge, après avoir englouti rôtis et pâtés, on se désaltère à l’aide de poires – d’où l’expression « garder une poire pour la soif« . La pira issue du latin vient couronner ce moment où l’estomac repu permet un abandon propice aux confidences ; le fromage conclut le festin.

Accord élitiste, l’association poire-fromage démontre un savoir sur la table qu’il convient de ne pas ébruiter, une idée illustrée par cet obscur proverbe italien : « Ne dis pas au paysan combien le fromage est bon avec les poires. »
À partir du XVI ème siècle, le peuple s’approprie certains de ces proverbes, qu’il complète au besoin, comme ici : « Mais le paysan, qui n’était pas couillon, le savait avant le patron. » On parlera désormais fissa d’un sujet sans gravité entre la poire et le fromage, à un moment perdu qui n’a plus rien de privilégié.

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 pages, 12,90€

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