« Manger son pain noir » : avec la croûte?


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

Pain blanc, pain noir : tels le yin et le yang de la boulangerie, ces contraires se complètent. Manger son pain blanc, c’est profiter des bonnes choses. Manger son pain noir, c’est vivre l’enfer !
Au Moyen Âge, les riches saucent au pain de froment ; il est interdit aux boulangers de vendre du pain rassis, brûlé ou grignoté par les souris. Pourtant, les pauvres se contentent d’un pain noir souvent moisi. Lorsque les récoltes sont maigres, ils mangent le « pain de disette » gris à base de méteil ou de seigle. Quand il n’y a plus rien à croûter, c’est l’heure du noir « pain de famine » fait de paille, d’argile, de farine de glands ou d’écorce. Côté saveur, qui mangerait de ce pain-là ?

Dans Les Misérables, c’est un pain noir qui envoie Jean Valjean au bagne. Bien que va-nu-pieds, Gavroche connaît la différence entre les pains : malheur à l’enfariné qui essaie de lui fourguer du « larton » de mauvaise qualité!
Et c’est en partageant un pain blanc que Gavroche se fait des copains, de co-panis, « avec qui on partage le pain ».

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

. . . . . . . .

Editions
317 pages, 12,90€

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