Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…
sauce relevée
Celui qui marine dans son jus pour le grand bonheur des Romains, c’est le garum! Réminiscence du siqqu, une sauce mésopotamienne à base de poissons fermentés, ce jus de poisson salé macérait dans les cuves de villes portuaires de l’Empire romain. Prompt à déboucher les naseaux, le garum donnait du peps aux plats fadasses. Très riche en vitamines et en acides aminés, c’était la potion magique préférée des légionnaires, qui goûtaient fort sa saveur proche du nuoc-mâm, la saumure d’anchois vietnamienne.
marinade
Aujourd’hui, le mot jus, calqué sur l’orthographe latine, est associé à une énergie aussi concentrée que celle du jus d’orange ou du jus de chaussettes matinal. Ne dit-on pas prendre un coup de jus ou avoir du jus ? L’idée de marinade est pourtant à l’opposé de la possible abréviation de l’italien « aqua marina », ce mot du XVI ème siècle évoque patience et temps long ; on trouve l’idée d’une lente macération propice à la libération des sucs, voire des sécrétions. On peut imaginer que laisser mariner quelqu’un dans son jus, c’est le laisser mijoter dans sa sueur, telle une déco « dans son jus » qui mériterait un petit rafraîchissement!
Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA
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