« Le coup de feu » du genre à allumer la cuisine!


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

Le feu… ça brûle !

Depuis les années -450 000, la domestication du feu a permis l’invention des potées et des grillades, bien plus réconfortantes qu’un morceau de bison tout cru.
Primaire et élémentaire, le mot feu apparaît au début du Xème siècle. Victime d’une mode fort répandue à l’époque, il désigne le « supplice du bûcher ». Hérité du latin focus, il appartient à une famille des plus torrides dans laquelle figure foyerfougasse et fouace, mais aussi fusil, et bien sûr le focus tout court, mot à la mode depuis le début du xxie siècle.

Chargé d’un fort pouvoir symbolique, le feu est une des multiples façons de se débarrasser des ennemis en l’absence de chaise électrique : sorcières et scientifiques brûlèrent ainsi à petit feu sur un bûcher, à l’instar de Jeanne d’Arc, faute d’être en odeur de sainteté. L’expression mourir à petit feu est ainsi bien une allusion à cette retraite… au flambeau!

le coeur de la maison


En cuisine, pas de feu, pas de plat! Pendant très longtemps, le cœur de la maison, c’était le foyer et son âtre où l’on faisait mijoter la potée. Pendue à une crémaillère, la marmite était suspendue au-dessus des flammes, couvée du regard par la femme – au foyer – qui cuisinait donc baissée au coin du feu. Au xviiie siècle, apparaît le potager, sorte de fourneau souvent carrelé et percé d’ouvertures protégées par une grille amovible. On put enfin cuire sans se faire un tour de reins, en ajustant la température. La cuisine s’en trouve toute retournée : on cuit désormais les aliments un par un, on peut faire réduire les sauces et poêler la viande.

la possibilité d’une cuisine

L’arrivée dans les offices de la cuisinière à gaz au début du XIX ème siècle va permettre de forger l’expression cuisiner dans son coup de feu, qui désigne le moment où le cuisinier achève la cuisson. Par extension, le coup de feu, c’est ce moment excitant où l’équipe d’un restaurant se prend un coup de bourre. Métaphore fumante, si le coup de feu plaît par son caractère combatif, il est aussi redouté : « Le patron ne proposait aucun type de restauration, pas même des sandwiches, le coup de feu de midi ce n’était pas son style ». constate Michel Houellebecq dans Sérotonine à propos d’un taulier qui ne pète pas le feu.

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 pages, 12,90€

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