« Le gîte et le couvert »: un peu comme à la maison


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

« toi, toi, mon toit… »

Pendant longtemps, les aubergistes offrant le gîte et le couvert aimaient les calembours : une enseigne « Au lion d’or » – « au lit on dort » – signalait que l’on pouvait coucher, mais aussi que la cuisine était meilleure et plus chère. Toutefois, l’expression d’origine diffère : on disait « le vivre et le couvert ». Chez La Fontaine, Le Rat qui s’est retiré du monde se demande : « Le vivre et le couvert : que faut-il davantage? » Qu’entend le fabulateur par couvert : une fourchette? Nenni! Il désigne le toit.

en couverture

Avant de donner son nom aux outils de découpe et par métonymie à un client dans un restaurant, le couvert a eu le sens de « ce qui couvre », tel le chaume qui couvre la maison. Au XIIème siècle, le couvert signifie le logement ou la retraite… Réparer le couvert, c’était « retaper un toit », soit le boulot du couvreur! Par extension, le couvert, c’est ce qui recouvre une table : nappe, assiettes, fourchettes… Au XIXème siècle, l’expression change en offrir le gîte et le couvert, remplaçant le vivre, c’est- à-dire la « nourriture », par couvert, le « repas ». Et le gîte, donc le « couchage », remplace…le couvert !

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 pages, 12,90€

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