« Donner de la confiture aux cochons » : c’est mieux que de la jeter, non?


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

parole d’évangile

Méfions-nous des paroles d’évangile : « Ne jetez pas vos perles devant les pourceaux », disait saint Matthieu. Pas très généreux ! Petit à petit, la confi- ture remplace les perlouzes, mais on n’en jette toujours pas aux cochons.
Anciennement, le terme confit, issu de conficere, « achever » en latin, est plutôt un terme de tanneurs. En effet, les peaussiers font subir aux épidermes un bain de macération qui les « confisent ». Par analogie, on appelle « confit » la viande cuite dans sa propre graisse, canard ou autre!

porc confit

Puis la confiture finit par désigner tout aliment conservé dans le sucre. Confire prend le sens de « préparer » jusqu’au xviie siècle, par opposition à déconfire, c’est-à-dire « défaire ». Au XII ème siècle, une déconfiture est d’ailleurs synonyme de débâcle ou de faillite.
Au retour des croisés, les Français découvrent les sucreries orientales. Notamment ce qu’ils appellent les « confitures sèches » : les pâtes de fruits. En 1660, la portugaise Catherine de Bragance, promise à Charles II d’Angleterre, apporte en dot Tanger et Bombay, symbolisés par la confiture et le thé. Deux futurs piliers de la cosmopolite tradition anglaise du five o’clock tea!

Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

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Editions
317 pages, 12,90€

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