Vendanges 2022, premier état de la récolte en Bourgogne


Le temps des vinifications peut commencer, la récolte 2022 est dans les cuves et les tonneaux (Crédit photo BIVB©)

En attendant celui des Buvologues, l’Interprofession des Vins de Bourgogne (BIVB) dresse un bilan très positif de ce nouveau millésime.

Une année hommage

Lors de la conférence de presse de rentrée qui s’est tenue le 21 de ce mois, le président du BIVB, François Labet, a dédié ce millésime « à la mémoire des gens du vins décédés cette année et plus particulièrement au négociant beaunois Louis-Fabrice Latour », qui nous a quitté des suites d’un cancer début septembre.
Ancien Président de l’Interprofession des vins de Bourgogne et de la Fédération des Négociants-Eleveurs de Bourgogne (FNEB) Louis-Fabrice Latour était très impliqué dans le monde du vin au niveau national et international. « Il se serait réjoui de voir cette belle récolte » clos avec dignité François Labet.

la crainte du gel…

Après un hiver plus doux et plus sec que la moyenne, les toutes premières pointes vertes en secteurs précoces apparaissent tout début avril. Une masse d’air froid en provenance du nord fait alors chuter les températures sur toute la Bourgogne, qui doit une nouvelle fois lutter contre quatre nuits de gel entre le 3 et le 11 avril. On craint le pire. Heureusement, à ce moment-là, une grande partie des vignes est encore protégée, car au stade « bourgeon dans le coton ». Les dégâts sont sans commune mesure avec 2021, même si dans certains secteurs précoces, ils sont réels.

Un printemps en accéléré

Mi-avril, des conditions printanières s’installent durablement et la vigne se développe rapidement…. Un mois plus tard, les premières fleurs sont observées dans les secteurs les plus avancés !
Avec deux semaines d’avance sur la moyenne et sous des conditions sèches et chaudes, la floraison intervient. La sortie de grappe laisse présager une récolte généreuse.
Ce printemps, exceptionnellement chaud, fait basculer 2022 : après un débourrement dans la moyenne, le rythme accélère et ce millésime s’annonce comme l’un des plus précoces.

Des pluies espérées…

qui arrivent a point nommé!
La nouaison s’amorce avec une quinzaine de jours d’avance par rapport à la moyenne. Le développement des baies se fait sous le soleil et des températures élevées. Arrivés au bon moment, les orages touchent toute la Bourgogne du 21 au 25 juin. Ils apportent une eau précieuse à un stade crucial pour la plante. Ils sont néanmoins localement violents. Des épisodes de grêle à la mi-juillet causent quelques dégâts importants. Mais sur des zones très restreintes comme à Chorey-Les-Beaune ou Aloxe-Corton.

Une maturation sous des températures caniculaires

Une succession de vagues de chaleur marque l’été.
Heureuse conséquence pour les vignerons : l’absence de maladie. Les conséquences de la sécheresse sont limitées, car la vigne est une plante qui supporte plutôt bien la contrainte hydrique. Elle souffre cependant dans les sols peu profonds ou sableux. Et, telles des adolescentes les jeunes vignes encore peu enracinées sont « au bout de leur vie ».
Les contrôles « maturité » s’intensifient. Le niveau de sucre progresse bien, même si l’on note, première quinzaine d’août, une évolution moins marquée dans certaines vignes, signalant un certain stress hydrique. Les viticulteurs préparent les vendanges tout en espérant la pluie. Des averses arrivent enfin mi-août, avec un effet bénéfique immédiat qui libère la plante du stresse hydrique et fait gonfler le raisin. Malheureusement la nature fait pleuvoir « avec une géométrie variable ». Certaines appellations bénéficieront plus que d’autres de cette plus salvatrice.

Des vendanges ensoleillées

Ce millésime n’est finalement pas le plus précoce.
Les vendanges commencent tout doucement au lendemain de la mi-août pour quelques Crémant de Bourgogne. Les vins tranquilles démarrent quant à eux autour du 20 août en chardonnay sur la Côte de Beaune. Alors que les Crémant de Bourgogne terminent, le reste de la Bourgogne suit.
Fin de la troisième semaine de septembre la Côte de Nuits, les Hautes Côtes et le Chablisien rentrent les dernières grappes. Phénomène inhabituel, favorisé par la diversité des situations, une météo au beau fixe et des volumes inespérés, la récolte aura duré un mois entier.

La vendange est belle avec un état sanitaire quasi-parfait. Bonne surprise les rendements en jus sont bons voire très bons. Notamment en pinot noir. Dans l’ensemble, les moûts sont équilibrés avec des degrés classiques et un joli niveau d’acidité.
En rouge, le potentiel qualitatif des composés phénoliques est excellent, laissant entrevoir la possibilité d’un millésime de garde. En rouge comme en blanc, les moûts sont très aromatiques et le début des fermentations est très rapide.
Nous vous raconterons prochainement nos vendanges 2022… mais vues de l’intérieur!

Guillaume Baroin

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