Morgon, nos portraits de la colline : Domaine de Colonat

Thomas Collonge est un « artisan vigneron ». C’est écrit sur sa carte de visite. Après notre dégustation, nous sommes allés vérifier cela sur place.

Le « colonat » pour racine

Dans le hameau de Saint Joseph, le long de ce qui fût une ancienne voie romaine, une maison sans panneau abrite un des domaines les plus prometteurs du Beaujolais.
Le nom du domaine de Colonat est un rappel à l’histoire viticole millénaire du Beaujolais. Le « Colonat » remonte à l’époque romaine. Il correspondait à ce qu’on appelle aujourd’hui le métayage sous la loi romaine. Le paysan exploitait les terres d’un propriétaire romain, et devait en échange redonner la moitié de sa production au propriétaire. Depuis Obélix et ses amis ont fait fuir ses romains. Heureusement les vignes sont toujours là.

Vieux domaine, jeune vigneron

L’histoire viticole familiale débute en 1828 quand Claude Collonge, alors maréchal ferrant, achète le domaine actuel. Durant près de 200 ans, cette exploitation ainsi que le savoir-faire viticole accumulé s’est transmit sur sept générations. 
Après un baccalauréat scientifique et un BTS en Viticulture Œnologie à Davayé, Thomas enchaîne un tour du monde des vinifications. Au Clos du Caillou en appellation Châteauneuf- du-Pape, chez Vincent Girardin à Meursault en Bourgogne, et enfin une expérience australienne de six mois chez Jamieson’s Run Winery en Coonawarra Valley.

Transmission intégrale

Salarié à mi-temps à partir de 2006, c’est en 2008 qu’il rejoint à plein temps le domaine familial, pour s’associer avec ses parents. Dix ans durant, Bernard transmettra son savoir-faire avant qu’officiellement en 2018, Thomas et son épouse Julie poursuivent l’histoire.
Quand on lui demande quel est son coeur de métier il répond ceci :  » Mon coeur de métier, c’est tous les métiers ». Pourtant on sent bien que c’est la vinification qui a sa préférence. Son père travaillait déjà la valorisation des parcelles, Thomas va faire de l’ultra-parcellaire. Ainsi plutôt que de produire un seul Morgon « Les Charmes », il en produit trois en isolant les terroirs au sein du climat.
Et ça marche! Nous en avons d’ailleurs sélectionné deux (lire : https://www.lesbuvologues.com/2022/01/31/morgon-la-colline-aux-merveilles/)

Trois tris sinon rien

A la vigne, les gamays vendangés passent trois tris successifs. Le premier est celui du vendangeur qui laisse les grappes pas assez mûres ou atteintes de pourriture. Un second tri, toujours à la parcelle, avec deux trieurs par table de tri et enfin à l’arrivée au cuvage. Les raisins passent sur une table vibrante qui élimine les insectes, les grumes sèches et talées pour ne garder que les meilleurs. Ensuite un égrappage adapté suivant le millésime et la parcelle et les grumes passent dans les cuves de fermentation en ciment.
Son père utilisait les fûts. Le fils va remonter aux racines. Depuis 2017 sa cuvée de Morgon « Les Charmes » est passée en mode « antique ». Bienvenues aux trois amphores italiennes en grès, qui en plus, hébergent le jus d’une vigne certifiée depuis 2020.

Conversion bio-logique

C’est aujourd’hui un tiers des 13 hectares qui sont ainsi passés en conversion biologique depuis 2020. C’est la nouvelle voie romaine, celle du XXIème siècle. Mais Thomas n’est pas du genre à rester sur ses acquis.
Il a planté du viognier (IGP Comtés rhodanien) et a développé le commerce au point de tout vendre en bouteille. Si vous ne le trouvez pas à la cave, vous le rencontrerez sur les salon des Vignerons Indépendant de France dont il est le vice-présent du Rhône.
A coup sûr vos papilles vont tomber sous ses « charmes ».

Guillaume Baroin

4505, Voie Romaine
69910 VILLIE-MORGON
Port. +33 (0)6.83.67.32.12.
thomascollonge@yahoo.fr

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