« Casser du sucre sur le dos de quelqu’un » cela ne manque pas de sel !


Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…

Ami des dentistes et terreur des cuissots, le mot sucre est voyageur : en France, il date du XII ème siècle, et est tiré de l’italien zucchero, lui-même issu de l’arabe sukkar, en souvenir du sanskrit çarkarâ, le « grain. »

Dès le XVI ème siècle, avec l’exploitation par des esclaves des champs de cannes antillais, le sucre est à la mode en Europe. Produit de luxe, il est destiné à un usage fastueux. La sculpture en sucre est alors la cerise sur le gâteau des repas de Cour ! Si au Cameroun, sucrer, c’est « faire la cour », en général le sucre est présent dans un chapelet d’expressions argotiques nullement édulcorées : ainsi, sucrer les fraises moque les aïeuls dont la main tremble. Au XVII ème siècle, on disait que l’on « se sucrait de quelqu’un » lorsqu’on le prenait pour un imbécile. Peu à peu, sucrer prend le sens de « maltraiter », « voler » ou « supprimer » – comme quand on se plaint de se voir son permis sucré. Casser du sucre dans le dos date de 1868, une époque où les pains de sucre, très durs, devaient subir de violentes attaques pour être vendus au détail !

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Extrait de
« 150 Drôles d’expressions de la cuisine qui ne manquent pas de sel »
avec l’amicale autorisation de l’auteure Marcelle RATAFIA

Editions
317 pages, 12,90€

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