MORGON, LA COLLINE AUX MERVEILLES : GUILLAUME STRIFFLING


Guillaume en pleine échange avec des consommateurs lors du salon des Gamays Chics à Bien Boire en Beaujolais (Photo E. RAMOUSSE/BBB ©)

Au coeur de l’hiver, la brume et le givre distillent une ambiance mystérieuse sur les hauteurs de Régnié. Le temps semble arrêté… lorsqu’une franche poignée de main nous rappelle à la réalité.

racines beaujolaises

Guillaume Striffling porte un nom alsacien, mais ses racines beaujolaises ne font aucun doute. Plusieurs générations de Striffling ont épousé la pierre et les côteaux granitiques de la Ronze. Par pudeur, dira-t’on, le domaine a toujours été associé à « La Croix de Chèvre ». Guillaume  s’est vite rendu compte que les gens voulaient les vins de son père, les vins de Bernard, et finalement le lieu n’imprimait pas. « A mon arrivée , j’ai donc entrepris un certain nombre de changements ». Le Domaine Striffling s’imposa.

formation démultipliée

2011 est un grand millésime en Beaujolais. C’est surtout pour Guillaume, l’année de son BTS en technique de commercialisation. Il couronne un parcours classique de la filière Viti au lycée Bel Air. C’était le bon temps des stages ;  l’ouverture au monde du vin et à la langue de Shakespeare. En Australie, il perfectionne sa technique de la taille. De retour, il reprend directement la destinée du domaine familial dès janvier 2012.

Chic, le président!

Entendez bien, nous nous adressons aujourd’hui au Président de l’association « Les Gamays Chics »  (co-organisateur du grand salon Bien Boire en Beaujolais) et également vice-président du cru Régnié. Une réelle reconnaissance de la profession pour cet enfant de la classe en 9.
Faire évoluer les pratiques et valoriser les différents terroirs : voilà son idée de départ. Enfin,  tester, goûter, et tester encore. « Mon père  comme beaucoup faisait de l’assemblage avec une seule cuvée ». Le parcellaire devait trouver sa juste place. C’est fait.

un domaine aux terroirs variés

Le domaine compte désormais 13 hectares,  répartis en crus et villages. Les 8 ha de Morgon constituent le coeur de l’offre sur les lieux-dits Grand Cras, Charmes et Corcelette. Ajoutons deux jolis terroirs de Régnié, du  Chardonnay et même quelques bulles. Avec seulement quatre mains sur l’exploitation, Guillaume saura compter sur le précieux soutien de sa compagne. L’outil de travail est bien organisé avec une construction sur trois niveaux, le tout fluidifié par gravité.
Au final, toutes les grappes sont à moins de 3km de la cuverie. Un atout qualité.

En pleine conversion Bio, Guillaume enfonce le piquet et se défend de toute allégeance. Pragmatique, il adopte ici et là, ce qui marche. A l’image du travail des sols avec ses moutons forcément bénévoles qui  donnent un coup de main entre les ceps. Et cette année, ils ont été précieux.
Les résultats sont là, avec une moyenne 28 000 cols vendus par an.

Et 2021?

« 2021 fut sportif dans la vigne comme en cave , avec peu de jus, mais très concentré»  Les rendements sur les vignes de 1928 des Charmes n’ont pas dépassé les 25 hl/ha. « Sur les pronostics, je ne suis pas joueur… » nous confie-t’il, se rappelant s’être planté avec le 2016 qui a sa plus grande surprise, se montre aujourd’hui sous son meilleur jour !!! La pipette s’arrête sur un fût mystère : « L’expression de Corcelette et des Charmes ». En fait, cette cuvée sans nom est née en 2019. Elle patiente dans une cuve, après deux années sous bois.
Nous quittons le domaine sur cette dégustation qui devrait faire notre bonheur courant 2022.  La boucle est bouclée avec cette cuvée d’assemblage. Beau trait d’union entre le passé et le futur.

Le Buvologue peut passer au caveau mais sur rendez-vous. Il reste quelques 2018, et les 2019 sont déjà là. Les tarifs sont doux… de 8,50€ pour le Beaujolais-Villages à 19€ pour le Morgon « Les Charmes » avec un panier moyen à 12€. Le dégustateur impatient trouvera ici des millésimes anciens, notamment 2014, 2015, 2016. Guillaume  organise des « portes ouvertes » début juin 2022. Voilà une bonne nouvelle à inscrire dans votre agenda!

Texte et reportage : Stéphane Débarbouillé

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