Chaque samedi, Les Buvologues vous proposent de découvrir les origines d’expressions du langage courant qui nous viennent de la cuisine. Et cela ne manque pas de sel…
Je suis venu te dire que…
Le jésus est un gros saucisson court de l’Est de la France qui n’a rien de sacré. Les Lyonnais lui vouent pourtant un culte quasi religieux. Cette charcuterie doit obligatoirement être fabriquée à partir de » parties nobles » du cochon. Elle est embossée dans un vaste boyau appelé « sac de porc », qui lui donne son aspect caractéristique. Une fois ficelé, le saucisson ressemble à un bébé emmailloté, tel le petit Jésus de la crèche de Noël : c’est d’ailleurs une spécialité que l’on préparait à la fin de l’année en vue de fêter, non sans un certain mauvais goût, la naissance du Christ.
Velouté oenologique
Il est peu probable qu’on l’ait revêtu d’une culotte en velours pour l’occasion !
Il faut dire que le duveteux tissu se glisse parfois dans des métaphores culinaires. Ainsi, l’expression c’est un vrai velours pour l’estomac, autrefois utilisée pour parler d’un soyeux délice, a gagné l’œnologie, où le velours est associé à un vin souple en bouche. En 1866, Albert de La Fizelière écrit dans Vins à la mode et cabarets au XVIIème siècle : « Un vieux dicton du pays assure qu’en buvant ce vin délicieux, il semble qu’on avale la culotte de velours du bon Dieu. » Drôle de tenue pour le grand barbu, mais enfin !
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