Prix d’Excellence des Hautes-Côtes: le haut du panier des appellations régionales des vins de Bourgogne.


L'équipe organisatrice du Prix d'Excellence des Hautes-Côtes tout sourire et au grand complet. (Photo G.BAROIN)

Après une année 2020 blanche, faute à un virus bien connu, les producteurs des Hautes-Côtes de Beaune et de Nuits ont relancé ce concours vieux de plus de 60 ans. Les Buvologues faisaient partie du jury.
Résumé en quelques vers.

L’appellation Hautes-Côtes célèbre cette année ses 60 ans d’existence. Conscient de la complexité d’une organisation respectueuse des normes sanitaires actuelles, le syndicat de défense de l’appellation Hautes-Côtes avait délocalisé la tenue de cette édition dans les salles de dégustation du BIVB*.
Après des salutations à la mode japonaise a une partie des 32 jurés (tous professionnels du vin ou oenophiles), je prends place parmi l’un des sept jury, le D. Une bouteille d’eau, deux verres, une fiche, un stylo et une liste de vins voici mes outils. La matière à travailler est une série de quinze vins rouges et blancs des appellation Hautes-Côtes de Beaune et Hautes-Côtes de Nuits. Les vignerons sont nos sommeliers masqués du jour. Un par juré. Pour avoir participé aux six édition précédentes, le système est huilé comme un épaulé-jeté de Hautes-Côtes… nos voisins ne dégustant pas les mêmes vins, car dans d’autres jury, toute tentative d’intimidation est vaine.
Il règne dans la vaste salle blanche un silence de travail digne d’une épreuve de bac philo. Dans ma série, les vins, rouges comme blancs, se suivent et se ressemblent tous. Mais dans le bon sens, ainsi le « Très bon » côtoie le « Très très bon » *. Avant qu’un vin ne présente un signe évident d’oxydation que le second échantillon confirme. Ce sera le seul parmi quinze bouteilles dégustées. Le plaisir des dégustateurs s’entend. La pièce bourdonne de « Hum… » et de « Ha… » de plaisir. Une heure et demie plus tard les premiers dégustateurs partent avec un tablier des Hautes-Côtes en cadeau sous le bras. Je donne le mien à un dégustateur qui a deux abdomens et un palais expérimenté.
J’attends la fin du ramassage des copies pour déguster « à la volée » les cuvées de producteurs que je connais et en découvrir d’autres. Le tout dans le cadre des normes de distanciations bachiques chardonnay/pinot noir. Je retrouve en seconde place du classement général un 2018 rouge du Domaine Hoffmann-Jayer que j’avais bien noté dans une publication récente (lire sur notre site) avec une moyenne proche de 17/20. Et unique vin du millésime 2018 parmi les dix premiers. Comme quoi quand le vin est vraiment bon, il l’est pour tout le monde.
Au final, 34 vins ont été retenus sur 109 présentés (pour vous éviter de faire le calcul cela représente 31% de vins sélectionnés) et les rouges en composent les deux tiers. Si l’équilibre est parfait entre nombre vins des Hautes-Côtes de Nuits et vins des Hautes-Côte de Beaune présentés, je regrette toutefois que seulement 38 producteurs participent parmi les 132 qui revendiquent l’appellation. Rares sont les appellations de vins de Bourgogne qui permettent de comparer à l’aveugle les vins entre eux et sans jugement.
Ce Prix d’Excellence prouve que cela est possible. Un exemple à suivre pour fédérer les producteurs en ces temps ou l’individualisme prédomine.

Guillaume Baroin

LES RESULTATS DES VINS PRIMES SONT DANS LE LIEN CI-DESSOUS

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Le vignoble des Hautes-Côtes en chiffres
1500 hectares de vignes classé Natura 2000® plantés dans la zone « Ecrin » des Climats de Bourgogne. L’aire d’appellation située entre 320 et 450 m d’altitude est plantée exclusivement en pinot noir pour les vins rouges et majoritairement en chardonnay pour les vins blancs, avec la possibilité d’intégrer du pinot blanc et pinot gris.

*Bureau Interprofessionnel des vins de Bourgogne

**pour reprendre le nom de l’émission télévisée culinaire et vineuse de F. R. Gaudry sur Paris Première

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